Comme j’en ai l’habitude depuis 1 an et 3 mois, date depuis
laquelle je suis abonné au Stade Vélodrome, la veille du match voire le jour
même avec ma bande de « fadas » comme j’aime les appeler, on se fixe
une heure de rendez-vous pour prendre le métro et partir au stade. L’expérience
d’une année d’abonnement acquise nous permet de fixer l’arrivée au stade selon
nos envies. C’est-à-dire, si on veut arriver directement au stade peu avant le
coup d’envoi, ou bien prendre l’apéro et voir l’avenue du Prado faire déjà le
match à plus de 2 heures du coup d’envoi, ou encore arriver assez tôt pour
chanter dans les travées du Virage Nord et mettre de l’ambiance avant que
l’ensemble des supporters n’arrivent. Même si c’est vrai que depuis le début de
la saison la majorité des supporters était déjà arrivée tant le désormais
« Orange Vélodrome » était vide et sonnait assez creux… Mais dimanche
c’était différent. Comme si les Marseillais s’étaient réappropriés le Vélodrome,
leur Vélodrome. Les deux virages échauffent leur voix mais cette fois, ça
résonne enfin. Pour le plus grand
bonheur de tous. Et pourtant on est encore loin du coup d’envoi. Les Fanatics
ont pris l’habitude depuis le début de la saison de reprendre dans les travées
un chant importé d’Argentine pour apporter de la fièvre et de la ferveur à
toute la tribune et dans leur Kop. Ca saute partout au rythme du Capo et Pogo.
On enfin droit à une bonne ambiance. Les Fantatics
regagnent leur place en continuant de chanter. Pendant ce temps dans les autres
groupes du virage Nord, on chante également. Les Dodgers, MTP et Yankees retrouvent de la voix et ça fait
plaisir. Au Sud, les Ultras et les Winners toujours d’Orange vêtus se
préparent aussi à la fête que doit être ce match. Comme vous l’avez compris le
Velodrome retrouve des couleurs et ses supporters car c’est exactement 57 091
spectateurs qui sont venus assister à ce match. L’engouement peut s’expliquer
d’une part par le rachat du club par Franck McCourt puis d’autre part par la
récente nomination de Rudi Garcia, qui a pu entendre son nom scandé lors de sa
présentation, à la tête de l’effectif olympien en remplacement de Franck Passi,
suivi dans la semaine de la nomination d’un nouveau directeur sportif Andoni
Zubizarreta. De plus l’OM avait fait baisser les prix de ses places pour
attirer du monde et avait rendu les places gratuites pour les enfants de moins
de 14 ans accompagnés d’adultes munis d’un billet. Ajouté à tout cela un
contexte de vacances de la Toussaint, tout était donc propice pour voir Rudi
Garcia accueilli comme il se doit par le Vélodrome pour sa première dans sa
nouvelle maison.
Bref, il y a du monde
au Vélodrome mais certains groupes souhaitent chasser les footix, qui sont
venus parce que tout va bien désormais au club. Parmi eux, les Fanactics qui font la description du
vrai supporter en faisant passer un message fort. Le Stade Vélodrome est
marseillais et c’est bel et bien l’Olympique de Marseille qui y joue, et non
les autres clubs. Par une affiche simple et efficace la chasse aux survêtements
du Real, du Barça, du Bayern ou de Manchester City est lancée. La volonté des supporters est de mettre en
avant de leurs couleurs traditionnels et de les représenter au stade. Un groupe
dont la photo parle d’elle-même déplore l’absence des supporters adverses pour
une excuse assez bidon il faut le reconnaître. Mais que c’est beau enfin de
voir les tribunes pleines. « Ca
m’avait manqué » me dit un de mes fadas.
Et je suis plutôt d’accord avec lui. D’ailleurs même l’OM a mis la main à la
patte pour faire que le spectacle soit au rendez-vous dans les tribunes. Le
journal du match donné aux spectateurs était composé au milieu de deux pages
bleues qui devaient être soulevées par les supporters à l’entrée des joueurs
afin de réaliser un tifo. Le rendu n’est pas top certes mais l’effort mérite
d’être souligné.
On approche de l’entrée des
joueurs. Dans le Virage Nord, on brandit un tifo avec un « Yes We Can » et un Baby-Foot tandis
que dans le Virage Sud, les Ultras sortent les drapeaux aux couleurs de la cité
phocéenne et les South Winners affichent fièrement le mot « Winners » en bleu sur le fond de
leur orange traditionnel.
Malheureusement, la ferveur et le
spectacle en tribune ne se transmettent sur le terrain. On assiste à un match
fermé qui se termine sur un 0-0, laissant finalement des regrets à tout le
monde mais surement plus aux olympiens qui ont eu les meilleures occasions avec
un réveil en fin de partie. Mais l’ambiance est géniale d’un bout à l’autre. Les
« aux armes » se répondent
d’un virage à l’autre. Les Dodgers et
les MTP chantent pendant les 90
minutes, alors que les Fanas qui nous
offrent le plaisir de chanter même à la mi-temps. Ce que j’entends derrière moi,
c’est ça les virages, c’est ça le foot. C’est la joie d’être là, c’est la fête,
c’est chanter. Tout le monde est pris par le jeu, par les chants. D’ailleurs
les drapeaux circulent et s’agitent au sein du virage. Au Sud on chante, on
agite les drapeaux également et on pousse. Les deux virages sont là et tous
espèrent que cette fièvre des tribunes transcende les joueurs sur la pelouse.
Les Marseillais ont du mal en début de partie car les Bordelais décident de les
presser haut mais s’efforcent de ressortir le ballon le plus proprement
possible. Ce pressing gène fortement les coéquipiers de Diarra dans la
construction de leurs offensives. L’OM garde ainsi le ballon mais a du mal à
s’approcher des buts de Prior. Bordeaux essaye de profiter des erreurs de
relances de l’OM par l’intermédiaire d’Ounas qui a été le Bordelais le plus en
vue offensivement mais sans trop inquiéter Pelé qui a passé une soirée plutôt
tranquille. Les 2 équipes ne proposent pas un grand match on note seulement 5
tirs côté Bordelais dont 1 seul cadré contre 10 tirs et 3 cadrés pour l’OM.
L’analyse classique du
match
Logiquement, en tant que
supporter de l’OM cette analyse portera plus sur les joueurs de l’OM. Au vu de ce qu’a montré Bordeaux sur
l’ensemble de la rencontre, il est dur de sortir
plusieurs Bordelais si ce n’est Kamano qui a tenté mais sans trop de réussite
et Prior sollicité par les attaquants marseillais à plusieurs reprises et
notamment par l’homme fort de l’attaque olympienne depuis le début de la saison,
Florian Thauvin. Ce dernier par des tentatives lointaines a fait briller le
gardien bordelais ainsi que fait sursauter Garcia sur le bord de la touche.
L’ancien bastiais a ainsi mis à mal la défense bordelaise par sa technique et
ses dribbles, l’un d’eux se retrouvant notamment à l’origine d’une action
litigieuse dans la surface qui à l’unanimité dans le stade était synonyme de
pénalty. Mais celui que je souhaiterais mettre en lumière c’est bien évidemment
le minot, Maxime Lopez qui dans la
continué de son match face à Clermont et pour sa première titularisation dans
son stade a réalisé un match plein. Il a très souvent décroché pour chercher
les ballons, ce qui a permis de créer du danger dans le milieu bordelais,
danger que ses bonnes passes ont ensuite permis d’exploiter.
Un petit mot sur la défense
marseillaise, annoncée comme le point faible avant la saison et qui a été
plutôt finalement solide à l’image de Rolando qui continue sur la lancée de son
bon match face au PSG dimanche dernier et de Rod Fanni assez irréprochable
défensivement si ce n’est un carton obtenu pour une grosse faute même. On
pourra néanmoins lui reprocher son faible apport offensif. Doria est en progrès
et affiche plus de sérénité match après match au contraire d’un Bedimo qui ne
cesse de donner des sueurs froides au Vélodrome. L’ancien lyonnais a effet
beaucoup de mal à retrouver son niveau depuis la blessure qu’il a subi à la fin
de la saison 2014 - 2015 avec l’OL.
Ce que l’on retient vu du
stade :
Marseille a globalement dominé la
partie et surtout le milieu du terrain, bien aidé par la baisse de pied des
Bordelais en seconde période, dont la chute de l’intensité du pressing est en
la principale preuve. Mais l’apport quasi nul des latéraux offensivement ainsi
que la diminution physique de Gomis n’ont pas permis de mettre véritablement en
danger les Bordelais, malgré les entrées de Cabella puis d’Alessandrini en fin
de match.
Un triste film du dimanche soir
donc où l’OM de Rudi Garcia a frappé au but contrairement à dimanche dernier. Cependant
pas tout n’est à jeter et il y a eu des choses encourageantes dans l’animation
phocéenne. Il reste néanmoins encore du boulot pour que les Marseillais
puissent grimper au classement car ils restent scotchés à la 10e
place et ce résultat arrange plus les Girondins qui restent devant l’OM au
classement avec 2 points d’avance en totalisant 16 points alors que ces
derniers ont vu l’OL les rejoindre la veille grâce à leur victoire face au TéféCé.
A défaut de l’avoir eu sur le
terrain, l’OM a eu du spectacle dans les tribunes en espérant que les joueurs
répondent au spectacle des tribunes sur le terrain pour les supporters et
notamment Franck McCourt qui n’a pas vu encore une victoire des siens lorsqu’il
est venu les voir. Dimanche soir, Marseille ne pouvait pas tout avoir, malgré
les supporters et Garcia qui avaient soif de victoire. Mais n’oublions pas que
Rudi Garcia est arrivé il y a tout juste 10 jours et que l’on sent déjà une
petite patte laissée sur son équipe qui va surement nous montrer de meilleures
choses au fil du temps et apporter un brin de folie à la Ligue 1. J’espère qu’à
l’avenir le stade restera plein pour mon plus grand des bonheurs car voir l’OM
fédérer autant de monde, et déclencher cette ferveur est tout simplement une
magnifique chose. En tout cas, les joueurs ont pris conscience de l’importance
du soutien des supporters et même s’ils ne nous ont pas fait plaisir sur le
terrain, eux ont pris du plaisir à voir un stade plein, capable les encourager.
Alexandre Mistretta